- Bull'Âne a écrit:
- Je disais par là que le chien n'est pas un chien assoiffé de sang parce qu'il a gouté à la chaire humaine...
!!!
J'ai un peu de temps en mangeant mon sandwich au paté ... et envie de revenir, par le biais de cette phrase expliquer posément un processus physiologique et biochimique auquel tout organisme est soumis et sur lequel nous n'avons pas vraiment de contrôle
Agressivité, violence sont des défenses mises en place pour se protéger
L'instinct derrière ce phénomène est la survie et celà est valable pour toutes les espèces confondues (humain compris donc)
Avant l'agressivité et la crise de violence, il y a la montée d'une angoisse ou une peur subite
Cette angoisse ou cette peur irrépressible va se voir calmée au moment d'une crise de violence, d'une attaque par un très fort déclanchement dans l'organisme, d'une hormone appelée adrénaline agit comme neuromédiateur.
L'angoisse ou la peur seront alors calmée, les effets sur les différents organes apportant un apaisement momentané à l'organisme.
Ca nous est, à tous, déjà arrivé ....
Sauf que, dans des cas où les neurotransmetteurs sont mis à mal par des traumatismes émotionnels tels ceux que ce chien a vécu
Tout stimulis extérieur qui va raviver une peur latente et faire monter une angoisse va provoquer une crise de manière totalement aléatoire et imprévisible. Physiologiquement l'on devient accro à l'adrénaline et à son « pouvoir » appaisant
C'est ce qui fait que les gens violents, se voient confrontés à des rémissions de plus en plus courtes entre chaque crise de violence. Que juste après une crise, ils sont dans une phase de regrets, de remords, de pardon …. pour très vite être en « manque » … voir leurs peurs angoisses remonter à la surface et redéclancher une crise appaisante etc …
L'organisme du chien reagit à l'identique.
Les stimulis extérieurs peuvent être un bruit, une odeur, une image, n'importe quoi qui va replonger l'animal dans l'atmosphère de son stress.
Et franchement faut pas venir me dire qu'un animal qui a dû en arriver à manger son maître pour survivre, est sorti de là sans séquelle … mais personne ne peut dire ou présumer de ce qui pourrait déclancher une angoisse à ce chien
Le stress d'un enfant qui approche sans les précautions d'usage sont déjà largement suffisante pour angoisser un chien pas trop bien dans ses basquettes.
Pour ses simples raisons physiologiques, sur lesquelles il est déjà terriblement difficile de travailler en version humaine, avec la parole et notre possibilité de mise en conscience que dire de la version animal, où l'instinct de survie prime avant tout et où nous n'avons aucun moyen de leur faire raconter.
Cet animal, à n'importe quel moment pourra de nouveau être un danger. Imaginons simplement que l'odeur des excréments lui rappelle cet appartement dans lesquel il est resté enfermé sans possibilité de fuite et sans nourriture, à être obligé de faires ses crottes dedans, l'odeur appartient à cet environnement là pour toujours dans la mémoire de ce chien ... imaginons un jeune enfant avec encore un pampers et une effluve de caca .... ce stimulis peut déclancher une agression ... tout simplement
Et le plus gros risque c'est qu'il passe direct à l'attaque sans tous les signes d'avertissements habituels chez des chiens non traumatisés (regard, léchage de babines, baillements, grognements, aboiements …)
En toute connaissance de cause, si je signais cette pétition visant à sauver un chien qui pourra attaquer à nouveau sans crier garre, je serais à mon tour une criminelle et responsable aux mêmes titres que les gens que j'ai « jugé » dans mes propos ci-dessus.
C'est hors toute sensiblerie mal placée, hors toutes polémiques de races de chiens ou de couleurs et sur une simple constatation de faits physiologiques auxquels nous sommes soumis que j'appuye mes dires. Le nier est faire prendre de trop grand risque à de futurs adoptants.
Alors non, effectivement un chien qui a goûté à la chair humaine n'est pas assoiffé de sang, tout comme mes chiens qui mangent du boeuf cru ne vont pas se jeter sur la 1ère vache qu'ils croisent.
Mais un chien stressé, angoissé, au prise avec son instinct de survie … ayant un jour trouvé du confort dans des crises de « violences » dont on est bien d'accord il n'est pas responsable … reste un chien « addict » à un ptit shoot d'adrénaline
Et ce que l'histoire ne raconte pas, c'est comment cela se passait à la spa, comment cela se passait avec son maître et que toutes les interprétations sont possibles et qu'il était peut-être déjà dans une dynamique de défense ... même si tester bien dans sa tête par des "spécialistes"
Une chose est certaine en tout cas, s'il vit et re-trouve des adoptants, je leur conseillerais vivement de le mettre sous selgian et si la molecule fonctionne sur lui … de lui faire suivre une sacré thérapie comportementale avec une personne vraiment vraiment compétente ...