Pour tous ceux qui ne connaissent pas encore l'histoire de Punky et surtout pour avertir tout monde contre le danger des promeneurs ignorants qui viennent gaver nos ânes de pains et autres nourritures non appropriées
Pour situer l'histoire, comme la plupart d'entre nous, j'ai rêvé, rêvé d'avoir mes ânes. Pendant près de 7 ans, j'y ai pensé et un jour après avoir trouvé un terrain à louer, mes 2 premiers ânes sont arrivés.
Myrtille et Punky, sont entrés dans ma vie un jour de fin novembre pour mes 40 ans, les deux premiers mois j'ai peine à réaliser qu'ils sont là, bien à moi. Quel bonheur, tous les matins et tous les soirs d'aller m'en occuper.Mes 3 enfants sont tout fous aussi et viennent aussi souvent que possible.
Le petit Punky, c'est le petit ânon de ma fille Solange, elle a 13 ans c'est son rêve qui se réalise, lui à 6 mois.
Nous prennons confiance les uns dans les autres, c'est le bonheur.
Tous les jours quand j'arrive, mes deux ânes se mettent à courir pour m'acceuillir au portail avec de grands hi han de bienvenue.
A plusieurs reprises en arrivant à mon pré, j'ai surpris des promeneurs en train de leur donner à manger, et de naturel gentil et compréhensif, je me suis donnée la peine d'expliquer. J'ai placé des panneaux explicatifs sur tout le pourtour.
Un magnifique dimanche du mois de janvier, comme d'habitude nous arrivons en début d'après midi, comme d'habitude des promeneurs sont là avec des sacs de pain, comme d'habitude je leur fonce dessus, les priant de bien vouloir lire les panneaux.........réponse habituelle :"oh, mais faut pas vous fâcher, c'était juste un petit bout de pain"...........
Nous partons en promenade avec Myrtille et Punky, le petit n'est pas comme d'habitude, il n'avance pas bien et cherche sans arrêt à mordre les mains. Je me dis que peut-être il nous teste, que peut-être c'est de son âge.
Comme d'habitude nour rentrons à la maison pour ne revenir que plus tard, leur mettre du foin et leur donner le grain.
En soirée, Punky vient vers moi, il est bizzare, il a une espèce de hoquet, il ne va pas broutter son foin, il refuse le grain et même le ti bonbon à la pomme qu'il aime tellement............
Je ressens une espèce de malaise indéfinissable quand soudain il vient devant moi et s'effondre à mes pieds........un peu de crottin s'éxpulse tout seul.
J'appelle mon vétérinaire dans la seconde, il arrive au plus vite, dans le 1/4 d'heure, seul diagnostique possible à ce stade......une très forte collique, il lui fait des piqûres.
La seule chose à faire : attendre...........c'est insupportable, en plus nous sommes en pleine nuit, perdue en pleine campagne et au mois de janvier à Genève....fait froid, très froid. Mais mon angoisse pour mon petit est telle que je ne ressens pas trop tout ça.
Vers minuit, il semble aller mieux, il est installé dans son abri. Je rentre chez moi pour essayer de me reposer un peu.
Le lendemain matin, je dois poser mon fils à l'école avant d'aller voir mes ânes. Sur le route mon portable sonne, un monsieur adorable, passant le long de mon pré, a vu mon pauvre petit Punky étendu comme mort, Myrtille avait essayé de le faire se lever plusieurs fois, puis n'y arrivant pas s'était éloignée de lui, il a pris la peine de s'arrêter et de me prévenir (j'avais mis mon numéro sur les pancartes).
Les 10 min. de trajets...........je ne sais même pas comment je les ai parcourues, je suis arrivée vers lui en larme..........ouffffff, il est toujours vivant...........mais bon vu son état je ne suis quand même pas optimiste.
Mon vétérinaire arrive aussi au plus vite. Lui ne peut rien faire, il faut absolument le transporter en clinique vétérinaire, la plus proche est à 2 heures de route et je n'ai pas de remorque, ni de camion.
Nous trouvons quand même rapidement une personne qui laisse tomber toutes ses activités pour venir charger mon petit .....nous chargeons Myrtille avec lui pour le rassurer. Et moi qui ne peut même pas les accompagner, je dois attendre le téléphone de la clinique,......les heures....les minutes sont interminables.
Enfin, j'ai des nouvelles.........retournement des intestins, une opération est possible mais sans garantie de résultat. Ils arrivent à lui vider l'estomac en le sondant..........la quantité de pain retirée est impressionnante....de quoi le faire exploser. L'opération se passe bien, s'il survit dans les prochaines 48 heures tous les espoirs sont permis.
C'est les vacances de février, avec mes trois enfants, nous allons le voir tous les jours et Myrtille aussi qui la pauvre se retrouve enfermée dans un box pour la première fois de sa vie. Les premières 48 heures sont passées mais je n'ose espérer.........certains jours il va mieux, puis d'un coup il refait une collique.
Les vacances terminées, nous y allons plus que trois fois dans la semaine, à chacune de nos visites il reprend du poil de la bête puis se laisse aller les jours suivants............que le psychique est important pour nos ânes et puis il faut aussi sortir et promener Myrtille.
Elle l'accompagne dans la salle de traitement, elle le soutient son petit compagnon, même que quand la vétérinaire s'approche de son copain, Myrtille va par derrière et lui vole le stétoscope qui dépasse de sa poche
Un mois passe, il y a amélioration mais à chaque fois que nous pensons pouvoir le ramener, vlammmmm, il nous refait une collique...........
Après deux mois, il semble qu'enfin tout soit rentré dans l'ordre....j'ai acheté une remorque et nous pouvons aller le chercher.
Petite paranthèse, pendant cette absence de deux mois dans mon pré, des "humains respectueux" sont venus me voler toute ma resèrve de foin et de paille, tout mes outils brouettes comprises et limite l'abri que j'ai du venir démonter en urgence et stocker dans mon jardin.
Il est donc hors de question de les remettre sur ce pré et de toute façon Punky doit rester au chaud dans un box, le temps de sa convalescence.
Avec l'accord de mes voisins et leur aide de bricoleur, nous transformons notre garage voiture en box pour ânes (je vivais à ce moment là dans une maison mitoyenne dans un quartier résidentiel de la campagne genevoise).
Le voyage semble l'avoir fatigué, il est pas très bien, le vétérinaire vient le voir mais le mieux est certainement de le laisser récupérer de son voyage.
Au matin, je le trouve sur le dos les jambes en l'air, les pieds tout froids.........le monde s'éffondre à nouveau..........le vétérinaire revient mais ne comprend pas, tout devrait aller bien normalement.
La journée passe tant bien que mal, la piqure de spasmolitique lui fait du bien et puis la nuit se passe très mal, il marche ....marche ......marche et se roule...........
Il est clair qu'il n'y a plus d'espoir possible, au matin j'appelle le vétérinaire pour abreger ses souffrances............il n'a pas le temps d'arriver...........Notre 'ti Punky est mort dans les bras de Solange et dans les miens mais au moins ma consolation c'est qu'il est parti calme et serein entouré d'amour et pas tout seul sur un bout de pré gelé.
Je suis retournée dans le pré pour récupérer mes clôtures et là en plein milieu de la campagne, seule...............j'ai hurlé, hurlé ma colère, ma douleur à m'en faire explosés les cordes vocales...............
Encore aujourd'hui, quand je vois un âne ou un poney étallé de tout son long dans une sièste profonde et réparatrice, j'ai une bouffée d'angoisse qui monte et je dois me retenir d'aller le reveiller pour être sur que tout va bien.
Ce que les gens ne réalisent pas c'est que d'une part nous nourrissons nos animaux et que d'autres part un morceau de pain + un autre morceau de pain multiplié par une 50taine (ou plus ou moins) de promeneur...au total ça fait trop de pain.
Que de toute façon le pain n'est pas le meilleur des aliments à leur donner et qu'en plus bien souvent il n'est même pas sec et voir même moisi.
Dernière chose que le grand public ne sait pas : les équidés ne peuvent pas vomir, une indigestion peut leur être fatale.