La lune de Décembre (1)

Faute de pouvoir mettre des photos pour vous présenter Marcel et Dédé, je vais vous parler de leur goût pour la lune de Décembre !
Mes 2 ânes (acquis chez un maquignon après une "carrière" de porteurs en colonies de vacances), vivent désormais sur un très grand espace, une quinzaine d'hectares/24, clôturés (notamment sur 1 Km de bord de route départementale, assez touristique puisqu'en direction de la mer, St-Tropez ...). Mais vivre sur un grand espace composé de châtaigneraies, chênaies + quelques prés, ne signifie pas être toujours dehors ! Ils ont une écurie avec petit parc de nuit, puisque obligation leur est faite de rentrer le soir.
Ils ont très vite adopté ce rythme quotidien : on leur ouvre le matin (vers 10h en hiver, plus tôt en été), et ils rentrent en fin d'après-midi (vers 17h en ce moment).
Mais il paraît que tout âne qui se respecte étend son pâturage jusqu'à ce qu'il trouve les limites de son espace (aussi grand soit-il), pour les tester (solides ? du jus ? pas de jus ? ) ...
Les miens ont mis 2 ans et demis pour les trouver ! Mais nous ne savions pas qu'ils trouveraient aussi une faille dans cette clôture !
Décembre 2009, après une n-ième réunion, je rentre du boulot assez tard (21 h) et une mine consternée m'annonce que Marcel et Dédé ne sont pas rentrés ! ça tombe vraiment mal car je dois me lever à 5h le lendemain matin pour amener mes étudiants au Mt Ventoux ! Mais je pars quand même à leur recherche, d'abord à pieds dans la propriété (le ciel étoilé était très clair car c'était la pleine lune !), puis, connaissant le caractère sociable de mes ânes, je les imagine partis à la recherche de la compagnie humaine ! Hop ! Je vais les chercher aux premières maisons connues dans le secteur (à 3 Km de chez moi !) et bingo ! je les trouve devant un hangar à tracteurs (les maisons ne sont pas habitées en permanence).
Retrouvailles chaleureuses, bisous de ma part, et grande joie de mes ânes qui se mettent à gambader autour du 4X4.
Mais je n'ai pas le temps de rigoler, le ton change : "à la maison ! et vite" ! les voilà partis au trot dans le faisceau des phares. Trop drôles, mes ânes !
Angoisse à la sortie du chemin : vont-ils bien tourner à droite sur la route ? Mais oui ! Ils sont trop intelligents, mes ânes ! Ils se souviennent du trajet inverse qui les amenés là ! Je ris de les voir trottiner d'un pas cadencé, avec leurs petits sabots qui font des claquettes sur la route ! (aucun véhicule à cette heure tardive).
Mais mon sourire s'arrête net quand Dédé ne trouve rien de mieux que de s'enfourner dans un chemin barré par une chaîne ; bien sûr, Marcel le suit docilement ...
Obligée de les rattraper à pieds, je mets le licol et la longe à Marcel, Dédé suit, et nous rentrons à pieds. Pas un mot de ma part et un rythme de marche soutenu ; finie la rigolade ! Après les avoir rentrés dans leur écurie, je repars à pieds chercher le 4X4 mal garé. Rentrée à la maison à minuit ; le lendemain, journée de travail normale ... !
Les mois suivants s'écoulent tranquillement ; plus aucune fugue jusqu'en ... Décembre 2010, un soir de pleine lune ! ! !

sympa ton récit

Les 2 miens sont dans 60 ares clôturées de barbelées, avec des sous-parc en fils électriques.

Les fugues de miens :

il y a un an, grosses chutes de neige. Je me lève, personne dans l'abri ni dans le paddock ! Je longe la clôture, le barbelé a été laissé ouvert par le voisin ! J'entends un bruit, ils ont trouvé refuge dans l'abri du tracteur du voisin. ouf, sont pas allés loin ! ... Je prends la voiture pour aller au bureau ... des traces de sabots partout dans le village ils ont vadrouillé toute la nuit des voisins nous en parlé de l'autre bout du village !

il y a 1 mois, pluies verglaçantes : au petit matin, encore au lit, mon compagnon me dit "ça galope dehors" : les ânes avaient débloqué le portail de l'abri et étaient dans le jardin (leur abri donne coté maison et côté patûre). La piste des sabots indique qu'ils ont remonté l'allée jusqu'à la route ... puis on fait demi-tour La patinage a 4 sabots, ça les a pas inspirés trop longtemps

Extra, le coup des traces dans la neige ! Heureusement que la glace ne les a pas inspirés, sinon ... pas de traces !
Le coup du barbelé laissé ouvert par le voisin, c'était volontaire de sa part ou bien un oubli ? Cela aurait pu être quand même assez lourd de conséquences si tu n'avais pas retrouvé tes ânes ou s'ils avaient eu - et causé - un accident ...

Françoise Dubois a écrit:

Extra, le coup des traces dans la neige ! Heureusement que la glace ne les a pas inspirés, sinon ... pas de traces !
Le coup du barbelé laissé ouvert par le voisin, c'était volontaire de sa part ou bien un oubli ? Cela aurait pu être quand même assez lourd de conséquences si tu n'avais pas retrouvé tes ânes ou s'ils avaient eu - et causé - un accident ...

c'était un vrai oubli

voilà l'histoire : entre ma maison et la ferme, il y a 60 ares. Du fait de conflits que chaque village du monde connait le proprio (ouvrier paysan) n'aurait POUR RIEN AU MONDE loué aux paysans de la ferme

On peut dire que c'était un pré poubelle (vieux grillages pris dans de vieux fruitiers, abri à tracteur, piquets qui trainent, vieille herse etc.)

6 ans qu'on habite là, je voie bien que ce pré ne sert à personne. De temps en temps, 2 chevaux.
Je muris mon projet (+ d'1 an) et lui demande ce pré à louer. Pendant plusieurs mois, il ne dit ni oui, ni non.
Un jour il arrive : "l'ancien maquignon vend une ânesse" Je vais la voir, on se plait, elle est toute éteinte.

Il me dit :"alors, elle arrive quand ?" Mais j'ais pas de pré ! "Ah ben tiens" il tire une ficelle pour un bout du pré. "t'as qu'à la mettre là et pis ensuite, au bout du village"

On début, il acceptait de me louer un beau pré mais isolé dans un vallon du village...
Salsa lui a fait les yeux doux >>> résultats : "bon, je te loue ce pré, l'autre c'est trop dangereux, on pourrait la voler. J'y mettrai les chevaux, ça risque moins"

Résultat :
- j'ai mes ânes sous mes fenêtres
- ce voisin & ami nous loue le pré, fournit le foin avec, herse le pré ... veille sur les ânes (il aime beaucoup les animaux)
- la nièce du maquignon se séparait de son ânesse adorée pour cause de divorce (plus de terrain). Elle y est très attachée, on est devenues amies elle vient les sortir avec moi, les garde quand on voyage

C'est vraiment bien d'avoir un voisin comme ça ! tu es heureuse d'avoir pu récupérer Salsa, lui est heureux de t'aider et de voir Salsa, la nièce du maquignon est heureuse que Salsa ait trouvé une maîtresse et un pré ... et Salsa qui vous a réunis tous les 3, est heureuse ! C'est pas beau, ça ? ! ! !