la mule et le paysan

C'est pas une histoire à moi, c'est une vieille dame d'ici qui me l'a racontée.
C'est un papet qui se saigne aux quatre veines pour s'acheter une mule de 12 mois.
Une jolie mule blanche.
Il en a eu toute sa vie mais des mules âgées, celle-là, il veut l'éduquer lui-même.
Il vit seul, alors sa mule devient tout pour lui.
Il lui apprend, il lui parle.
A trois ans, elle sait déjà faire plein de choses grâce à l'amour du papet.
Si parfois, l'hiver est trop rude et qu'il manque de foin, il préfère manger des patates et des chataignes pour acheter du foin à sa mule.
Elle prend de plus en plus de place dans son coeur et dans sa vie, elle l'accompagne dans chacun de ses gestes.
Elle a cinq ans. Il est heureux, elle est belle, elle travaille bien, toujours à l'écoute et quand le soir le travail est fini, il monte à cru sur sa mule et ils galopent dans les prés.
Mais ... on est en 1915.
Ils sont arrivés avec un papier, ont emmené la mule à la guerre.
Réquisitionnée et avec elle le coeur du vieil homme.
Il a attendu. Longtemps.
Puis il est mort.
De chagrin, de solitude.
Amitiés, anette

Décidément, elles sont parfois dures, nos histoires! C'était une belle histoire d'amour, encore, mais qui tourne mal...Quand la guerre s'en mêle, autrement dit la folie des hommes...
Les animaux ont peut-être moins de neurones que nous, mais souvent, ils sont moins ... vous m'avez comprise...
Merci Anette de ton histoire
Amitiés
Domy

merci Anette pour ce moment d'émotion
Nadine

ck : beurk !
je crois que si une telle chose m'arrivait, je preferrerait faire euthanasier mes bêtes que de les voir partir en chaire à canon.

Ma mère aussi à vu son cheval preferré réquisitionné pendant la dernière guerre, elle l'a vu partir le cheval la reconnue et se retournait vers elle en hennissant...

Si je voyais une telle chose que crois que je deviendrait folle !

Mon dieu si vous existez un tout petit peu, faites qu'un jour les hommes deviennent un peu moins bêtes, céhoènes et méchants !
merci

La vie est parfois si dure

Voui, moi aussi, je crois que je me poserais la question de faire euthanasier ma bestiole, ou de méchapper avec elle, loin, très loin...

Enfin, ces histoires d'équidés et de guerre, ça me fait penser que j'ai relu dernièrement "Arabesque", l'un des volumes de la BD "Tuniques bleues". Ca raconte un peu la "génèse" d'Arabesque, la jument de Blutch (mon soldat préféré ! ! ! C'est peu dire), bonhomme allergique à la guerre. Pour ceusse qui connaissent pas, Arabesque, cheval de cavalerie, s'effondre littéralement à chaque charge de cette cavalerie...